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Broderie

La broderie hongroise revient a la mode !

Grâce à la retransmission, les spectateurs du monde entier ont pu voir que J. Button et L. Hamilton – les deux pilotes célebres de Formule 1 - portaient des overals (gilets) brodés avec des motifs hongrois en prenant le départ a Sao Paolo le 27 novembre.

Le créateur de mode, Istvan Kalmar, avait remporté le concours d’Hugo Boss lui permettant ainsi de vetir les célebre pilotes.

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Auparavant ces motifs de la région Kalocsa et Matyo étaient brodés sur des nappes et des draps, mais ils ont également décoré les habits traditionnels hongrois.

Aujourd’hui il y a deux nouvelles tendances dans la mode (la Matyodesign et la Folk fashion) qui se sont engagées à mettre à la mode des motifs traditionnels.

C’est pour cela que les créateurs de mode des maisons couture créent des vetements qui correspondent également au gout de la jeunesse. Les motifs de Kalocsa et de Matyo ont rendu l'aspect de vestes de cuire ou de jeans vraiment stupéfiant.

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Tous les motifs sont uniques car ils sont brodés à la main. Nous sommes à la fin d'une ère parce qu’il s’agit d’un art en voie de disparition. En effet, il y a de moins en moins de personnes qui connaissent encore la technique de la broderie hongroise car elle exige une grande habileté et beaucoup de patience.

Voir article le plus grand quotidien hongrois (malheureusement disponible uniquement en hongrois, mais avec des jolies photos)

source>NOL archivum

Sur la broderie Hongroise

La broderie est un art de décoration des tissus qui consiste à ajouter sur un tissu, un motif plat ou en relief fait de fils. La Hongrie s’enorgueillit d’une très ancienne tradition de broderie qui remonte à la fondation du pays, pendant le haut Moyen-Age. La chasuble d’Etienne Ier, qui fut, en l’an mille, le premier roi couronné de Hongrie, est l’un des plus anciens ouvrages de l’art textile hongrois. Aux XIVème et XVème siècles, les brodeurs appartenaient, en Hongrie comme partout en Europe, à une profession des plus prospères. On a ainsi conservé de somptueux textiles liturgiques de soies ou de velours, brodés de portraits du Christ, de la Vierge et des Saints.

Au XVIème siècle, une broderie typiquement hongroise s’est développée. La situation politique de cette époque a donné aux femmes un rôle prépondérant. Le pays était partagé entre deux royaumes concurrents, et en outre, la partie centrale était occupée par les Turcs. Tandis que les hommes se battaient contre les Autrichiens ou contre les Turcs, leurs épouses géraient donc les fermes et les manoirs, organisés autour de nombreuses cours provinciales. Les jeunes filles travaillaient à leur trousseau et aux ouvrages d’aiguille dont elles faisaient don, selon la coutume, à leur fiancé. Les mariages étaient l’occasion d’offrir aux invités des foulards et des chemises brodées par leurs soins. Les épouses des châtelains et les femmes des paysans ont orné et brodé des nappes d’autel, des mouchoirs, des fichus, des draps.

Le décor des tissus est devenu de plus en plus somptueux. Des formes stylisées, des fleurs, des sarments, des silhouettes et des animaux se dessinaient au bord des tissus. Ces splendides réalisations d’art textile sont des broderies qui varient de région en région, chaque territoire ayant ses motifs et ses techniques.

Kalocsa

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L'art de la broderie de Kalocsa est né dans la seconde moitié du 19ème siècle. Les habitants des fermes préparaient des broderies blanches pour les familles bourgeoises. Les compositions étaient très simples avec des motifs empruntés à la nature: des grappes de raisins, du lilas, du muguet, des roses, des « ne m’oubliez pas » (myosotis) et des violettes. Les anciennes nappes de broderies blanches – qui sont si populaires aujourd'hui – sont devenues de plus en plus colorées apres la première guerre grâce aux fils qui ne perdent pas leurs pigments après lavage. Les femmes ont donné des noms intéressants à ces couleurs: rouge tulipe, rouge vin, rouge-flamme, jaune jaloux, rouge-gorge d'hirondelle, vert-oie, bleu-pigeon, bleu-velours. Les habits étaient ornés de broderies. Les jeunes femmes pouvaient porter des vetements plus colorés alors que les plus âgées s'habillaient en couleurs foncées. Les habits qui étaient portés par les veuves devaient être bleus-lilas ou verts.

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Tout d'abord on appliquait des «points trous» en brodant les tissus. Plus tard, on a orné de fleurs les nappes et les vetements du « point passé plat » qui est une série de « points longs brodés en parallèle ». Les motifs du paprika et les bras de vigne ont été brodés des « points tige ». Il est arrivé très souvent qu'on ait utilisé deux couleurs pour broder les grandes feuilles et les pétales après avoir dessiné les motifs. On a décoré les nappes, les mouchoirs, les foulards, les draps et les bords des oreillers de somptueuses et gracieuses broderies.

 

Au début du XXème siècle, les broderies sont déja réalisées à la machine à coudre et ces tissus brodés ont commencé à ressembler aux dentelles fines aériennes et délicieuses.

Broderie de Matyo

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Située dans le Nord-Est de la Hongrie près de la ville historique d'Eger, la petite ville de Mezokövesd est célebre pour ses arts folkloriques et ses traditions culturelles uniques.

Les habitants de Mezokövesd et des villages voisins sont connus sous le nom de Matyó, un surnom dont les origines sont peu claires mais qui peuvent etre apparentées au grand Roi hongrois Matyas.

Ils sont devenus célebres à la fin du 19ème siècle pour leurs costumes folkloriques raffinés, leurs textiles complexes brodés, et leurs meubles en bois peints colorés.

Il y a deux types distincts de broderie de Matyo: celle faite sur un fond de tissu blanc et celle faite sur un fond noir. L'ancienne broderie était travaillée sur du tissu de chanvre ou de la toile employée pour l’ameublement et la confection.

Les premières broderies de Matyo connues remontent aux années 1800 environ. Elles étaient réalisées en fil de coton rouge et bleu. Les motifs inclus sont des oiseaux stylisés et des fleurs.

La broderie a également commencé à apparaître sur les costumes folkloriques dans les années 1870, remplaçant les premières conceptions géométriques simples de point de croix.

Les douilles des chemises de jeunes hommes ont été décorées pour la premiere fois d’oillets blancs, et plus tard, brodées avec des feuilles et des fleurs principalement rouges. Les chemises de fête, avec les manchettes brodées extrêmement larges et longues et portées par les jeunes mariés, étaient aussi jaunes et vertes. Les couleurs additionnelles sont apparues plus tard.

Il y avait un symbolisme dans les couleurs utilisées de la broderie Matyo : le noir représente la terre d'où jaillit la vie, le rouge est la couleur de l'été - ce qui représente la lumiere et la joie - le bleu est la couleur du deuil et de la mort. Les broderies Matyó décorent les vetements pour les hommes et pour les femmes aussi. Ces habits sont plus ornés que partout ailleurs dans le pays.

La broderie d'aujourd'hui est faite principalement dans le « point de satin », mais dans le passé une plus grande variété de points a été employée, y compris le « point à chaînes ».

La broderie sur le tissu noir a été principalement faite pour le tablier, où le « szur » faisait partie du costume folklorique pour les jeunes hommes et femmes. Plusieurs des motifs utilisés dans ce type de broderie de Matyo ont été inspirés du travail des fabricants de « szur » et des fourreurs (le « cifraszur » est un manteau brodé de frise et était un élément important du costume national des hommes hongrois).

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Les roses et les tulipes stylisées, généralement vues sur la broderie de Matyo, ont été a l'origine employées par les artisans et les fabricants de « szur ». Les tabliers ont été faits de satin ou de soie noirs, et la broderie a souvent été composée en rangées.

Bien que la plupart des femmes et des filles de Matyo aient fait de la broderie, elles ne dessinaient pas leurs créations. Les modèles étaient dessinés sur le tissu à la main. Les femmes qui préparaient ces croquis s’appellaient les "iroasszonyok" - les femmes d'écriture. Elles ont employé un crayon pour les tissus de fond blanc et la craie pour le noir.

La broderie de Matyo a pour la première fois retenu l'attention nationale (et internationale) en début du 20ème siècle. Elle a été décrite dans l'exposition du Millenium à Budapest, et quelques années apres il y eut aussi un "mariage de Matyo" ayant pour thème la boule d'opéra dans la capitale. Brusquement la broderie de Matyo fit fureur, et des femmes de Matyo ont commencé par broder pour gagner leur vie. Elles ont adapté leurs modeles sur les oreillers et sur les nappes décoratives de table, et ont changé les motifs et les couleurs pour convenir au gout du public. En même temps, beaucoup de Matyo pauvres ont quitté la région pour travailler dans les fermes, et ils ont apporté des broderies avec eux pour les vendre et continuer de les rendre populaires.